Taïwan – jour 6

L'airbus de Eva air à l'arrivée à Narita - Tokyo
30 décembre
4h30… Ca fait mal aux yeux et aux oreilles… et à tout le reste d’ailleurs. On vient nous chercher à 5h10 pour nous emmener à l’aéroport où nous arrivons vers 6h15. Nous avons plein de temps devant nous. On va enregistrer les bagages. Comme je dépose la sac de mon pied pour le mettre en soute, l’homme derrière le guichet me demande si je suis photographe.
– Oui.
– Vous êtes venu pour prendre l’exposition internationale de fleurs ?
– Euh non, pas du tout. Je suis là pour le voyage.
– Ah, vous êtes venu photographier le pays ?
– Oui, c’est ça ?

Noriko intervient :
– Où est ton appareil photo ? demande-t-elle en me regardant de haut en bas pour le chercher. Je sens ma tête se vider de son sang… je pâlis, je vois l’appareil sur l’étagère de la chambre de l’hôtel, au-dessus de réfrigérateur… Je la regarde. Je regarde l’homme… la panique commence à arriver. L’homme regarde sa montre :
– Votre avion est dans plus de deux heures, vous avez le temps de faire l’aller retour.
Noriko panique elle aussi parce qu’elle se demande si je peux le faire. Je m’en fous, je dois récupérer mon appareil. Il n’est pas possible de le laisser ici. On court dans tous les sens pour trouver un taxi. Devant la porte où nous sommes entrés :
– Ah non, je ne prends pas de client ici moi. Ce sont les départs !
– Putain mais faut aller où là ?!
– Aux arrivées !
– C’est oùùùùùùùùùù ?!
– Quatre étages plus bas !
– J’ai pas le temps !
hurlé-je en courant vers les escalateurs.
Aux arrivées, un préposé me fait signe car je me dirige directement vers un taxi.
– C’est 1100T$ pour aller à Taipei.
La discussion commence.
– J’ai besoin de faire un aller retour à toute vitesse parce que j’ai oublié un truc.
– À quelle heure est votre avion ?

Je montre la carte d’embarquement. Quand il voit 8h20, il me dit que c’est impossible. Il discute avec le chauffeur, un client qui parle anglais et qui nous aide. Impossible nous disent-ils.
– Je m’en fous ! Je DOIS récupérer mon appareil, c’est trop important. On y va !
Les discussions continuent.
– Ok, on y va pour 2200T$.
– Non, non, 2000T$ !
– Non !
fait le préposé.
– Attendez, j’ai pas le temps là !
– Ok c’est bon !
dit le chauffeur de taxi.
Je laisse Noriko en pleurs sur le trottoir en lui ordonnant de prendre l’avion. Elle est effrayée à l’idée que je vais rater l’avion.
– C’est pas grave, je prendrais le suivant. Tu prends l’avion coûte que coûte !
Le taxi quitte l’aéroport sur les chapeaux de roue. En route, je lui demande de téléphoner à l’hôtel pour bien connaître son emplacement et parce que je veux parler à la réception pour leur demander d’aller chercher l’appareil, pour m’assurer qu’il est bien dans la chambre, histoire de ne pas faire un aller-retour pour rien. En m’entendant parler en japonais, le chauffeur est étonné et nous communiquons ensuite avec cette langue car il ne parle pas l’anglais. Tout devient plus facile. Sauf qu’il conduit tellement vite et glisse entre les voitures qu’il ne doit pas parler. Il téléphone pourtant encore à l’hôtel pour leur dire de sortir et de me passer l’appareil par la fenêtre, au niveau du carrefour de l’hôtel. Il est vraiment adorable, comme ses compatriotes.
L’inquiétude de ne pas revenir à temps est permanente car nous sommes à la pire heure : tout le monde se rend au travail ! Si l’aller est relativement rapide, le retour semble plus long d’après le conducteur. Comme prévu, l’employé de l’hôtel est au carrefour, j’ouvre ma fenêtre, prend l’appareil, le remercie et le taxi appuie sur le champignon. Nous filons sur l’avenue. Je regarde les minutes qui passe sur l’horloge et je me rappelle mon voyage en Thaïlande, il y a 6 ans, où il s’était passé la même chose. Je m’en veux d’avoir une si petite tête et d’inquiéter Noriko de la sorte aujourd’hui… Sur l’autoroute, le trafic est dense et le taxi passe de la première ligne à la quatrième à tout bout de chant. Je n’ai pas peur car je trouve qu’il conduit très bien et qu’il est particulièrement professionnel. C’est un homme de plus de 50 ans avec une voiture assez puissante et récente. Les deux mains parfaitement placées à 10h10, le petit doigt en permanence sur le clignotant, oscillant de haut en bas pour changer de file. L’heure tourne et il y a toujours autant de voitures. Il fonce !
Nous arrivons à l’aéroport, il est 8h. Je le remercie chaudement et lui donne un gros pourboire. Je me précipite dans l’aéroport car il me reste à passer la sécurité ET la douane, deux éléments très instables dans un voyage… J’ai de la chance, en moins de 10 minutes j’arrive à passer et parcours ensuite le duty free jusqu’à la porte d’embarquement. Il est 8h15, je suis à l’heure pour l’embarquement. Noriko est soulagée et moi aussi. Nous prenons l’avion sain et sauf et je lui raconte comment s’est passé l’aventure.
On rentre au Japon où le froid nous saisit en arrivant : nous perdons presque 20°c… ça fait beaucoup.
Dans le bus qui nous emmène à Shinjuku, nous nous rappelons tous les bons moments de ce voyage, de cette ville et de cette île qui nous ont beaucoup plu, que nous avons vraiment appréciés. L’aventure du jour aussi… hum hum…
Les fameux gâteaux à l'ananas de Taïwan
En plus des valises qu’on traîne derrière soi même si elles ont des roulettes, on a des paquets un peu partout dans les mains. Des paquets qui donnent l’impression que nous venons de passer 15 jours quelque part. Certes, le matériel est encombrant mais il ne surpasse pas le nombre de souvenirs que nous avons rapportés pour les amis… c’est impressionnant ! Et cela est encore plus impressionnant pour les gâteaux à l’ananas ! Il y en a partout : dans des sacs, dans les valises, dans la housse du pied… partout ! En vidant nos valises, on réalise qu’on en a beaucoup ! Aussi proposé-je de les immortaliser avec la photo ci-dessus. Pendant notre séjour, nous n’en avons mangé « que » 13 et sur le tapis du salon, tel un monticule de badaboum qui vient de s’écrouler, nous en comptons 148… la folie !

5 comments

  1. Bah dis-donc, plutôt stressant ce retour!
    Heureusement que l’appareil était là à l’arrivée pour immortaliser les gâteaux!!! On aurait loupé quelque chose!

  2. Incredible, c’est une caméra qu’il te faut!!!
    C’est dingue d’oublier son APN, mais suis mal placé pour le dire!!!
    A bientôt

  3. @Brigitte
    Ah non, ce genre de photo est prise avec l’appareil compact… pas avec le reflex. Enfin on a pu déguster les gâteaux sans stress. Mais 90% sont partis pour les amis ou collègues !

    @momo
    Dingue oui mais tu me rassures ! Et tellement à me ronger les ongles dans le taxis que j’ai oublié de prendre des photos ! Ce n’est pourtant pas le temps qui me manquait… juste la tête ! :mrgreen:

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