Journal – Jour 6 – Lille

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Ma grand-mère!

Je suis arrivé la veille. Assez tard. Trop tard en fait. Ma grand-mère m’attendait. Je m’en voulais de la faire veiller ainsi. Elle a (toujours? eu) un sommeil difficile et déjà , enfant ou adolescent, quand je venais la « déranger » les soirs où je restais chez elle, elle ne pouvait pas se coucher à l’heure où elle avait l’habitude et son sommeil s’en trouvait perturbé.

Seulement voilà , je me suis complètement perdu en chemin. Je ne connais pas du tout cette région, l’ami Google ou un système de navigation n’étant pas disponible dans l’engin transporteur des trois cartons qui restent de ma vie française (voir la journée précédente), j’ai cherché laborieusement mon chemin. Aux alentours de Rouen, il me fût impossible de trouver l’A28 puis l’A29 en direction d’Amiens pour enfin rejoindre l’A1 à destination de Lille. J’ai mis plus de 4h pour faire les 288kms qui séparent Louviers de ma destination. Je l’ai appelée plusieurs fois en chemin pour reporter un peu plus à chaque appel l’heure de mon arrivée. Elle m’a tout de même préparé une petite salade avec un dessert que j’ai avalé rapidement pour ne pas traîner. Peu importe, l’occasion est pour nous deux importante: nous nous retrouvons après 2 ans. Nos retrouvailles nous émeuvent et nous restons dans les bras l’un de l’autre un long moment. Ma grand-mère parisienne dans le nord de la France…

Je découvre son nouvel appartement. C’est immense, bien trop grand pour une dame âgée seule, qui plus est avec de l’arthrose. Mais l’endroit est tout neuf et impeccable. Elle a tout le confort: un ascenseur, la luminosité même si les pièces me paraissent vides. Je me rends compte qu’elle s’est débarrassé de nombreuses choses pendant son déménagement. Mais son « véritable » appartement me manque. Je me souviens encore de cette conversation, rue Saint Didier à Paris, dans son salon, à l’heure du thé, avec ce plateau roulant à double étage que j’ai toujours adoré déplacer, le service anglais, le lapsang souchong et quelques gâteaux:
– Je vais partir m’installer dans le nord.
– Comment?
Elle m’a toujours fait remarquer qu’on ne disait pas « Hein?! » mais « Comment? »
– J’ai acheté une maison à Lille.
– Mais pourquoi?!
– Il n’y a plus rien qui me retient ici. Madame Cadot
(la concierge) part à la retraite, je vais me retrouver toute seule.
– Mais et moi?! Et papa?!
– Ton père est occupé. Tu travailles. Vous ne venez pas si souvent me voir.
– Et cet appartement?! Tu y habites depuis au moins 50 ans!
– Je le laisse.
– Je ne comprends pas…
– Je serai aussi plus proche de ma petite-fille. Je pourrai m’en occuper, être avec elle, la voir grandir. Tu es mon premier petit-fils et dans mon coeur, tu le resteras toujours. Maintenant, je suis très heureuse d’avoir une petite-fille mais je ne peux pas la voir, je ne peux pas m’en occuper comme je voudrais puisque ton oncle est parti s’installer là -bas.

C’était il y a quelques années. J’étais déchiré. Ma grand-mère parisienne, dans son appartement au plancher craquant, y habitant depuis toujours, indétrônable, partait je-ne-sais-où, pour une région dont je ne connaissais rien.

Elle se trouve désormais dans le Nord depuis plusieurs années maintenant. Ce matin-là , je visitais son deuxième logement dans cette région pour la première fois. En ce 28 septembre, nous prenions notre petit déjeuner tous les deux.
– Tu es bien ici. Tu as tout. Ca me rassure de savoir que tu n’as plus d’escaliers à monter ou à descendre.
– Avec mes jambes, ça ne devenait plus possible. J’ai vraiment trop mal maintenant.
– Tu as des antalgiques?
– Oui, oui. Et puis tous mes médicaments pour ma tension.
– L’appartement te plaît?
– Oui, oui… évidemment c’est un peu grand… je ne peux pas faire le ménage toute seule.
– Tu as une aide ménagère?
– Je dois téléphoner à l’assistante sociale pour m’organiser et obtenir une aide.
– Et tu vas chez le médecin pour ton arthrose?
– Je n’y suis pas encore allé depuis que j’ai déménagé. C’est trop loin et c’est fatigant.
– Mais tu dois y aller! Gilles
(mon oncle) ne peut pas t’emmener?
– Oh je ne veux pas l’embêter. Tu sais il est très occupé avec le Sénégal. Il n’est jamais là et cela lui ferait perdre une demi-journée.
– Mais je suis sûr qu’il peut s’arranger! Et tu dois absolument aller chez le docteur! Il n’y a pas un système organisé par la ville?
– L’assistante sociale doit me téléphoner aujourd’hui. Elle est venue hier pour son inspection.
– Parfait! Elle connaît ta situation. Tu vas pouvoir lui en parler aujourd’hui.
– Dis, j’ai un de mes tableaux qui est tombé. Tu ne veux pas aller le remettre. Il est dans ma chambre.

Sur la commode de sa chambre, je trouve l’objet à accrocher ainsi que des photos que j’ai toujours vues chez elle. Papa, mon oncle, moi, Adrien, Dalann…
Cédric au début de sa vie!– Où est la photo que nous avons faite il y a deux ans? La photo avec toute la famille?
– Elle est là , sur le buffet
(nous sommes dans le salon).
– Je l’aime bien cette photo. Oh! il y a cette photo de moi que j’adore!
– Oui. Je l’aime beaucoup aussi. Attends, ne bouge pas.

Ma grand-mère disparaît quelques instants. Je la regarde partir qui se déhanche vers la chambre d’ami. Les douleurs qui se font plus aiguës dès qu’elle se lève, dès qu’elle marche me donnent des remords. Son corps bascule de droite à gauche comme un métronome rythmant l’effort de ses pas, lorsqu’elle appuie sur son genou le plus douloureux. Sa canne l’aide à marcher mais elle la cherche tout le temps, elle la laisse dans un coin de l’appartement et pour un trajet aussi court, salon-cuisine ou salon-chambre ou chambre-salle de bains, considère qu’elle n’en a pas besoin.
Elle revient les bras chargés de trois albums photos. Le premier est consacré à ma famille parisienne: papa, moi, Adrien… Le deuxième à ma famille lilloise: mon oncle, Dalann… le dernier s’ouvre sur un trésor: le passé de ma grand-mère et de son mari, une chronologie des Riveau, Le Coz et Modire. Son mari, mon grand-père supposé ne prit jamais ce rôle puisque la possibilité de nous rencontrer fut par nature impossible. Cette homme ne vit qu’en image et je n’ai jamais vraiment su le nommer grand-père. Il s’appelait Robert. Il est décédé en 1957, papa n’avait que 8 ans. Malgré lui, il a laissé un néant insondable, un abysse dans la gestion familiale. Ma grand-mère ne s’est jamais remariée et n’a jamais eu – à ma (notre?) connaissance – d’amant ou de compagnon après lui. Robert devenait cette personne quasi-mythique, irremplaçable qui donna aux jeunes hommes de la maison – papa et mon oncle – une paternité prématurée. Qui plus est, en retrouvant les photographies de Mamiline* jeune, je m’étonne – ne connaissant rien des détails de ses amours – qu’elle n’ait pas eu de dizaines et des dizaines de propositions d’amants. Elle était sublime. Le premier homme de sa vie ne pouvait-il avoir de successeur? Ses enfants devaient-ils supporter cette charge?
(*Mamiline est la composition entre le classique mamie et Jacqueline, le prénom de ma grand-mère.)

Ma grand-mère

Je dévore l’album. L’image de Robert m’interpelle, celle de Mamiline me trouble. A l’intérieur de l’album, dans des dossiers en plastique transparent, j’aperçois des livrets de famille.
– Qu’est-ce que c’est?
– Ce sont les livrets de famille, certificats de mariage de tes ancêtres.

J’observe attentivement le premier qui semble tenir par avec des fils de papier.
– 1865?!!! dix-huit-cent-soi-xante-cinq?!!!
– Tes aïeux. Tes quadrisaïeux.
– Euh… attends… les grands-parents de Mamijeanne
(mon arrière-grand mère) c’est ça?
– Oui.

Certificat de mariage de 1865

1865… la date me happe dans son tourbillon d’années… 1865… Bismark en Allemagne… l’Impératrice Eugénie en France… abolition de l’esclavage et assassinat de Lincoln aux Etats-Unis… J’ai l’impression d’ouvrir un livre d’histoire… de penser à des événements qui me sont étrangers… un autre monde…
J’aperçois un livret de famille… celui de mes bisaïeux… Juillet 1920…

Livret de famille de 1920

La page 18 me fait sourire… un document d’époque passionnant dans son aspect sociologique…

Livret de famille de 1920 (page 18)

L’apophtegme « L’alcoolisme affaiblit et empoisonne la race » me saisit!
– Oh! Un passeport!
C’est celui de Robert adolescent. Là encore, un document entièrement rempli à la main, avec cette écriture d’une autre époque, magnifique, comme calligraphiée.

Passeport français avant la seconde guerre

– Mais c’est ta carte d’identité?! Wouah! Qu’est-ce que tu étais belle! On dirait une actrice de cinéma! (voir la première photo, en haut de cet article.)
– C’est ta belle-mère, Françoise qui m’a demandé, en voyant mes photos, pourquoi je ne m’étais jamais remariée.
– Oui! C’est bien un mystère ça!

Je continue de tourner les pages avec le plus grands soin, je manipule ces vestiges avec la plus grande attention.
– Harcourt?! Tu es allée au studio Harcourt?
– Oui il y avait des séances spéciales ce jour-là . On avait pu faire ce portrait grâce à cela. A l’époque, nous n’avions pas les moyens de nous payer une photographie chez Harcourt.

Studio Harcourt - 1925

Je retrouve tout de même, des clichés des jeunes mariés que je connaissais déjà . Comme les images d’un rêve s’évanouissent dans la lumière matutinale, leur vie compose un fantasme éthéré. N’ayant jamais connu ma grand-mère avec un homme, ce couple d’un autre temps me semble sorti d’un livre de contes. Beaux, heureux, intimes et amoureux en ces temps difficiles, ils constituent ce que je ne suis pas capable de reproduire: un couple idéal, en corrélation.

LE couple!

Je continue ainsi à fouiller ce passé lointain, presque détaché, peuplé de personnes disparues. Mes yeux grands ouverts saisissent tout ce monde comme pour l’empêcher de disparaître de ma mémoire. Aussi une façon pour moi de ne pas laisser partir ma grand-mère dont l’idée de la voir quitter cet endroit m’angoisse. Qui plus est, la perspective qu’elle puisse s’en aller sans que je la vois une dernière fois couplé à la distance géographique des 10.000kms me hante. J’ai beau m’ouvrir les yeux, en parler, l’écrire, je ne me dédouane de rien. Je suis loin et j’ai peur. Je ne peux arrêter le temps faucheur qui nous courbe sous son poids. Cette journée que je lui consacre, comme à mes grands-parents maternels, ne fait que souligner, par son caractère exceptionnel, mon absence. Je ne suis en vérité pas .
Nous profitons cependant l’un de l’autre. J’entrevois un quotidien long et solitaire qui me peine. Les journées passent, ou plutôt elle passe ses journées. Les uns après les autres, les jours s’écoulent doucement, pareil à des traits qui s’ajoutent sur un mur. J’ai l’image d’une femme prisonnière d’un despote immuable: les heures. Son principal compagnon est ce diffuseur de sons et d’images qui déverse sa logorrhée quotidienne. Elle conçoit le monde via cette fenêtre en trompe-l’oeil qui a fini de transformer l’humain en Saint Thomas. Nous avons ainsi quelques discussions sur ce qui nous entoure ou sur le Japon selon la vision biaisée de la télévision ce qui a rapidement tendance à m’exaspérer. Mais en donnant de maigres arguments comme « Ce n’est pas parce que tu le vois à la télévision que c’est vrai!« , je me place en ennemi du compagnon et ferme ainsi la discussion plutôt que de l’ouvrir. De plus, je retrouve rapidement le caractère fort de ma grand-mère via ses opinions et remarques qui tombent à plusieurs reprises. Ce caractère prononcé, susceptible, et obstiné qui a influencé ses enfants et petits-enfants.

Depuis mon arrivée, l’expérience journalière du bain linguistique familier m’amuse. Je dévore des yeux les produits ménagers. J’en retrouve beaucoup et j’en découvre d’autres aux emballages et noms souvent ridicules, parfois drôles. Je m’amuse à en photographier. Je vais même jusque dans les toilettes armé de mon petit appareil. C’est bon là ? Y a personne? J’y vais! 😀

Produits d'entretien en France

Vers la fin du déjeuner, je lui offre mon petit cadeau du Japon: du thé vert et des bonbons. En hommage à la femme qui m’a transmis son amour du thé, de tous ces mercredis après-midi où nous allions chez Mariages Frères, Ladurée, Carette ou Boissier ou nous restions chez elle pour savourer un grand earl grey ou plus souvent un lapsang souchong avec des macarons ou des gâteaux faits maison, j’apporte un autre thé. Je souhaite la surprendre avec l’orient dont elle ne soupçonne point le goût ou la texture. Nous le préparons à l’heure de ce rituel que nous répétâmes durant des années. D’abord enchantée par l’emballage puis la boîte, elle est intriguée par l’odeur:
– On dirait de l’herbe! Ca me fait penser à quelque chose mais je ne sais pas quoi…
– Ah bon?!
Je sens à mon tour. A quoi cela peut te faire penser? Elle reprend la boîte et hume encore plus fort et plus longtemps.
– A quoi ça me fait penser?… je ne retrouve pas…
– Tant pis. Ca te reviendra peut-être plus tard.

Elle est ensuite dérangée par le goût:
– C’est… différent!
– Parfait! J’ai réussi mon effet!

Je vois bien à son visage qu’elle n’aime pas trop mais les adorables bonbons au sucre qui servent à compenser l’amertume du thé pour ceux qui aiment la ravissent. Il faut dire qu’ils montrent, une fois de plus, la délicatesse du savoir-faire artisanal japonais. Nous prenons notre breuvage dans le service à thé que je lui ai offert quatre ans plus tôt, des tasses qui trouvent pour la première fois le thé d’origine pour lequel elles ont été fabriquées.

Mon adorable cousine – et filleule – nous rejoint à ce moment-là . Cette cousine, dont l’air de ressemblance avec ma grand-mère jeune est frappant, cette cousine que je ne connais pas. Je peux compter le nombre de fois où nous nous sommes vus (rencontrés seraient emphatique) avec mes deux mains. En famille, elle est très silencieuse et parle uniquement lorsqu’on la sollicite. Qu’en est-il ailleurs? Je me revois au même âge. J’aimerais tellement avoir des points communs avec elle, j’aimerais tellement avoir des moments à partager pour, enfin, la découvrir que je ne sais quelle question lui poser pour entendre sa voix. Fascinée par les sucreries lointaines que j’ai amenées, je me dis que j’adorerais l’avoir avec moi pendant que je suis au Japon, pour lui faire découvrir une culture qui, je le devine derrière ses yeux brillants, la fascine. Nous pourrions enfin nous découvrir.

Avec ma grand-mère et ma cousine!

Mon oncle plein de vie ne tarde pas à nous rejoindre à son tour. Tumultueux, goguenard et énergique, ce scientifique remue des montagnes au Sénégal pour améliorer les conditions sanitaires. J’attaque rapidement avec lui le sujet de l’humanitaire. Cette parcelle d’humanisme qui n’a plus qu’une place ridicule dans le coeur des hommes me questionne de plus en plus et les interrogations sur les liens que je pense vouloir nouer avec cet univers fusent dans ma tête. Agréablement surpris par ma volonté d’engagement, mon oncle se prête volontiers – de part sa motivation – à un échange politico-philosophique qui me permet de mettre des mots sur ce qui ne constituait que des pensées non formulées. J’ai besoin de construire un projet. Le sujet lui tient d’ailleurs à coeur. Comme je m’exprime mal puisque que je verbalise des pensées pour la première fois et qu’il se sent très concerné par son travail au Sénégal, la discussion glisse très vite sur l’effet des associations dans les pays en voie de développement. Je suis dans le concept global de l’aide humanitaire avec pour philosophie d’aider mon prochain, surtout s’il est dans le besoin, alors que mon oncle lui, est dans les conséquences parfois néfastes des associations qui ne font qu’aider plutôt que de responsabiliser, afin d’associer les populations à leur propre développement. Je le comprends lorsqu’il parle de prise en compte des besoins pour trouver des solutions ce qui justement manque à ma réflexion. Il ne s’agit pas simplement de vouloir faire ; la nécessité de construire un projet doit primer quand on s’engage. Or, se lancer dans la cause humanitaire demande un engagement politique et spirituel. Les questions qu’il me pose les unes après les autres à un rythme élevé me font penser à un entretien d’embauche pour déterminer mes motivations.
Il me décrit aussi sa mission au Sénégal qui le passionne. Tout en discutant, l’homme savoure le thé vert avec régal comme je ne l’imaginais pas. Il adore et en redemande! Je me dis au moins que la boisson ne sera pas totalement perdue puisque je doute que ma grand-mère s’y essaie à nouveau…

Un peu plus tard, papa nous rejoint, tout juste arrivé de Paris en voiture.
Nous pouvons désormais partir au restaurant marocain réservé par la femme de mon oncle. Nous allons dans le centre ville pour déguster un excellent tajine. Bien que je ne sois pas malade, mon estomac n’en peux plus de toute cette ingestion qui le plombe depuis 5 jours, depuis mon arrivée sur le sol français. Je n’ai plus du tout l’habitude de manger de telles quantités. Nous discutons beaucoup du Japon et de la vie sur place. Cela reste le sujet principal. Les gens ne connaissent pas et se demandent à quoi cela ressemble, comment sont les gens, etc. Heureusement, cela ne me fatigue jamais de répondre et de briser les stéréotypes qui comme la mauvaise herbe ont la vie dure.

Je rentre avec ma grand-mère pour la deuxième et dernière nuit chez elle. Je pars demain matin assez tôt avec papa afin de régler mes histoires de banque…

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20 comments

  1. Une bien joli femme cette grand mere 🙂

    C’est toujours interessant de revoir les anciennes photos, il faut dire qu’il y en avait peu, on les regarde toujours avec interet, meme si elle est moche, mal cadrée ou flou…

    Avec le numerique cel va changer la donne, comment regarderont nous nos milliers de photos dans 15, 20 ans ?

    Autre sujet : amusant de voir a quel point les deux personnes expatriée au japon que je connais (enfin, connais: je veux parler de Marc et de toi même) semble avoir un point de vue tout a fait different sur la vie au Japon: toi tu semble vouloir casser les stereotype, alors que marc semble les renforcer (du moins, avec ce qu’il m’a parler de sa vie la bas)

    sinon toujours un plaisir de te lire 🙂

  2. Sympa aussi cette journée, c’est terrible l’éloignement, sympa la famille, mais être venu si près de chez moi !!! enfin je me doute que ton planning était serré..

  3. ps: le cillit bang, meme si le nom est completement stupide, c’est un sacré truc: ca a bouffé le plan de travail gris foncé de ma cuisine : une superbe aureole blanche s’est formée en dessous de la bouteille qui est restée posée 2 jour a la meme place… la haine 🙁

  4. Respect. C’est mon sentiment.

    Lecture difficile pour moi, j’imagine que l’écriture a été ardue, tournant le coutelas de l’équation éloignement vs temps qui passe.
    La distance avec ma grand-mère et le maudit temps qui s’égraine est ce que je vis le moins bien. Je perçois le trésor que peuvent être ces documents familiaux mais aussi chacun des quelques souvenirs évoqués par la grand’mère.

    Je ne savais pas qu’il y avait dans le temps la Loire « Inférieure » ! C’est donc récente la loire-Atlantique ! J’étais convaincu que les appellation des départements dataient de la fin du 19e mis à part la division de la corse.

    En tous cas si elle était douloureuse la lecture n’en a pas moins été toujours aussi délectable… et les photos me font frémir !

    Gil

  5. Merci pour vos messages! 😀

    >Guinness
    En fait, j’ai plutôt tendance à casser les stéréotypes pour tout mais je n’en reste pas moins critique vis-à-vis du pays par rapport à certains faits établis ou certaines mesures prises aujourd’hui. Marc aussi. Il est simplement plus virulent que moi mais il ne va pas dans le sens des stéréotypes je pense.

    >Mo²
    Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas eu de temps personnel pendant ma semaine en France. Aucun de mes amis ne savait que j’y étais… 😕
    Je suis désolé…

    >Gil
    Ca me fait plaisir que tu « retrouves » tes sentiments d’expatrié en me lisant. L’écriture a été longue effectivement… la preuve, j’ai mis du temps entre la journée 5 et 6.
    Sinon pour les département, d’autres ont changé depuis. Côtes-du-nord > Côtes-d’Armor ou Basses-Pyrénées > Pyrénées-Atlantique, etc…
    😉

  6. Maintenant, quand on discutera je te dirai: « mais je la connais ta grand-mère, tu me l’as racontée! » Et bien en plus.

    Un fort pouvoir de narration. Telle une fleur qui tranquillement s’ouvre, Elinas déploie son talent d’écriture au fil des billets. Quand on sait que le printemps vient à peine de commencer, ca promet!

    De tous, je crois que c’est mon billet préféré: les documents en plus du texte, ça devient vraiment superbe.

    Continue encore et encore!

    Marc.

  7. Superbe écrit, effectivement c’est de mieux en mieux. Et oui comme Mo², c’est dommage car Lille est à une bonne heure de chez nous. Mais je comprend, vu ton planning. A la prochaine journée 😉

  8. Tous ceux qui ont vécu ou vivent un peu loin de leur famille peuvent se retrouver dans cette « histoire ». Magnifique et émouvant.
    Christelle

  9. C’est un plaisir de lire tes aventures françaises même si contrairement aux autres je connais Mamyline puisque cette dame belle et raffinée fut ma presque grand-mère pendant plusieurs années. Je me souviens très bien des nuits passées rue saint didier, du thé et des gateaux, de Mamyjane, de la disposition de l’appartement et des canapés bleu nuit en velours, et même du craquement du parquet de l’appartement après le long couloir. Enfin comme j’avais dix ans, il était peut être pas très loin puisque moi j’étais très petite…. je lis la suite et je commente !
    K!

  10. Beaucoup de choses vraies ont été dites sur ce texte et je ne peux que m’incliner devant les éloges méritées. Elinas a ce talent du plaisir introspectif et le communique. Faisons de même juste un instant.
    Je me souviens de l’une de nos promenades au Trocadéro mon neveu et moi, jeune, jeunes. Je m’étais arrêté devant l’un des deux frontispices du Palais de Chaillot où était écrit l’une des pensées de Paul Valéry pour la lui lire : « Il dépend de toi que je sois tombe ou trésor, que je parle ou me taise, toi l’ami n’entre pas sans désir ». Je vois que certains ont ce désir de partager ces plaisirs dous-amers et en redemandent. C’est bien. L’homme a ces certitudes.

    Bises
    Tonton G.

  11. Juste un petit message par interim…
    Bonjour Kareen, c’est maintenant, lisant ton message, que tu te découvres à  moi. Hello, hello!! Une grosse bise à la friponne que j’ai connu il y a déjà quelques temps… Avec toi et Cédric, souvenirs de Paris, souvenirs de bateaux aussi.
    A+
    Tonton G.

  12. Salut Tonton G.

    C’est drôle mais avant même de lire ton commentaire, en me baladant par cette belle journée d’automne dans le parc de la Malmaison avec Françoise, aka maman, nous parlions de Loic et de toi. je lui racontais le blog de Cédric et du coup nous avons fait toute une digression sur la famille Riveau et les souvenirs d’une époque pas si lointaine où les garçons portaient des coupes au bol, les filles des nattes et des sabots pendant que Loic les emportaient sur sa moto !

    Je ne sais pas si tu te souviens de vacances en Bretagne dans une maison très basse de plafond et d’une série de photos en n/b de ces congés. je vais tenter de remettre la main dessus et de vous scanner tout ça , histoire que nous chattions avec quelques cartes en mains. Sinon comment vas tu et dans quel étagère tu ?
    K!

  13. Merci à tous les deux! 😀
    Ca me fait tout aussi plaisir de vous lire! Je me souviens vraiment très bien de ce moment au Trocadéro. C’est effectivement un des moments clés de ma vie où je passais la journée avec mon oncle et j’en étais fier. Je me souviens aussi de l’impact de cette citation, imposante par sa situation et son endroit mais surtout par le poids de ses mots. Merci pour le rappel.

    Oui, oui pour les scans K! Ca serait trop top de revoir ça! Et pour la coupe au bol, il suffit de voir ma tronche sur l’article de la journée suivante! :mrgreen:

  14. J’ai lu et finalement pleure…Je pense que un grandissement de deux enfants est trop
    lourd travail pour une femme.Votre grand-mere est vraiment admirable!

  15. L’avantage quand on lis un blog petit à petit, c’est qu’on découvre pleins de choses inattendues. J’étais très proche de ma grand mère, plus que de n’importe quel autre membre de ma famille, et je n’en prends vraiment conscience que depuis quelques années… Cet article m’a particulièrement touché, y compris par les commentaires qui le suivent et la discution avec tonton sur le Sénégal (que je peux vraiment imaginé, étant moi même proche d’un expatrié de 40 ans au Sénégal). Cet article a 3 ans, si je ne m’abuse, et n’a pas prit une ride… Ta grand mère et la mienne non plus par la même occasion. Internet a ses bons côtés.

    Et comme cette petite boule dans la gorge qui s’est formée tout au long de la lecture a finalement exposé avec l’écho d’une phrase d’Akiko dans le com précédent, je vais la citer pour prolonger sa raisonnance.

    « Je pense que un grandissement de deux enfants est trop lourd travail pour une femme »
    Merci les mamans.

  16. Merci d’avoir dépoussiéré ce texte m’sieur. Je l’aime beaucoup.
    Cela m’a aussi permis de régler les problèmes lié à l’encodage dans les commentaires.
    Merci beaucoup pour le tien. 😉

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