Magnitude 8.8

11 mars 11 restera dans les mémoires et dans l’histoire.
Magnitude 8.8
À l’heure où je rédige ces lignes, le lendemain matin du séisme, les informations du drame continuent d’affluer, des gens continuent à essayer de rentrer chez eux, le gaz commence à revenir (pas d’eau chaude depuis) et les répliques continuent.
Le premier tremblement – celui de 8.8 – est arrivé à 14h46 et il y a eu 79 répliques jusqu’à minuit dont 6 au-dessus de 5.8 à 7.4
En ce 12 mars, depuis minuit, (il est 10h13) il y a eu déjà 84 répliques dont 3 de 5.2 à 6.6
C’est le plus choquant pour moi et peut-être pour beaucoup de gens, le sol ne tient plus, le sol n’est pas stable, le sol bouge tout le temps !

Au moment du plus gros, j’étais – avec beaucoup de collègues – au troisième étage d’un vieux bâtiment. Si la hauteur n’est pas si importante (des gens au 20e étage par exemple ont dû avoir très peur), la vieillesse des murs s’est ressentie et cela tanguait fortement. Debout sur la terrasse, au lieu de me réfugier en bas comme tout le monde…, j’ai perdu l’équilibre deux fois pendant que je marchais. Quand j’ai enfin pu descendre, j’ai découvert des fissures très impressionnantes qui avaient émietté les murs.

Dans le jardin en bas, tous ensemble, les informations sur le choc tectonique commençaient à arriver : le pays arrêté, le tsunami, des maisons écroulées… le réseau téléphonique était complètement saturé, la ligne fixe marchait mal… seul la connexion Internet fonctionnait : vive l’iPhone ! Le pays tout entier, sauf peut-être du côté d’Okinawa, sur environ 3000 kilomètres, avait tremblé !
De retour à la maison avec Thomas qui ne pouvait pas rentrer chez lui – pas de train – je constatais ici aussi la puissance de l’événement. Rien de cassé mais des choses par terre un peu partout : des boîtes de chaussures, des éléments de la bibliothèque, l’iMac déplacé au milieu du bureau, des tiroirs qui s’étaient ouverts…

Quand Thomas et moi sommes sortis pour retrouver Noriko avec qui j’arrivais à avoir des mails épisodiques via son téléphone, nous avons découvert un Tokyo comme nous ne l’avions jamais vu : des embouteillages à des endroits inhabituels bien sûr mais surtout, des gens partout… des milliers de gens marchant dans les rues pour rentrer chez eux ou du moins se diriger vers leur habitation. Parmi eux, des gens avec des casques de sécurité, des casques qu’on trouve dans tous les tiroirs de bureaux dans toutes les entreprises du pays. Très impressionnant. Quand il pleut, les magasins se frottent les mains car ils multiplient leur vente de parapluies qu’on trouve pour pas grand chose ici. Hier soir, ce sont les vendeurs de vélo qui se frottaient les mains. Comme les supérettes et les restaurants, ils ont été pris d’assaut permettant à certains de rentrer chez eux.

Et je ne parle pas de toutes les images de la télévision qui montre le drame dans le nord du pays… en comparaison, on a rien eu ici…
Le 11 mars 11, une date dont on se souviendra.

11 comments

  1. Cédric, glad to know you’re okay… it’s a relief, but astonished by your images of the Institute!
    i’m fine too.
    Like you said, bravo for Facebook, Twitter, Skype and alikes, which helped me and thousands of people communicate with our loved ones…

  2. Cédric,

    Heureuse de savoir que tu vas bien.
    Les autres collègues sont bien rentrés à la maison, j’espère.

  3. je me demandais pour l’institut… j’ai sous les yeux ce que je craignais. J’espère que tout le monde va bien.
    Au 10e aussi ça a vraiment beaucoup bougé, je tenais à peine sur mes jambes et le bureau avec la bibliothèque n’a pas pu résister.

  4. @Kazuya
    Oui… tu as Twitter Kazuya ?

    @Milly
    Merci pour ton message. Glad you’re ok. What will happen with Fukushima huh?… so stressful!

    @Ryoko
    Oui, je pense que les gens sont bien rentrés. Content que tu ailles bien aussi.

    @Christelle
    ‘tite mère… dans ta situation… vous avez réussi à tout nettoyer ?

  5. Des noms que je connais dans les coms, content de voir que vous allez tous bien. Sur Yoko aussi, aux dernières nouvelles, ça allait.

  6. Hello,
    Un évènement d’une ampleur exceptionnelle, mais également exceptionnel d’avoir des nouvelles. Nous pensons bien à vous et nous croisons les doigts, car on constate les limites du nucléaire, malgré l’incroyable organisation du Japon face à ces phénomènes.
    Bises

  7. Contente de te savoir en vie !
    Mes pensées pour tout ce monde bousculé.
    Belle semaine

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