2 jours à Nara


Je ne vous parlerai pas de Nara !
Je ne vous parlerai pas de Nara où nous sommes allés début avril. Cela fait trop longtemps. Je suis trop occupé pour en parler. Il m’a fallu des semaines pour travailler les photos. Une petite retouche par ci par là à un moment de libre. Encore autant de semaines pour rédiger, recommencer, effacer et me décider. Cela m’a pris trop de temps aussi ne vous dirai-je rien !

Je ne vous parlerai surtout pas de Todai-ji, de Kasuga Taisha, du musée national, de Kofuku-ji, de Horyu-ji, de la vieille ville que nous avons visités.
Je ne vous parlerai donc pas de Daibutsu den, le plus grand édifice en bois du monde, ni de Daibutsu Vairocana, le plus grand bouddha en bronze du monde, ni de Hokke-do et ses statues absolument remarquables du VIIIe siècle dans le complexe Todai-ji, ni des 3000 lanternes séculaires de Kasuga Taisha, ni des trésors inimaginables du musée national, ni de la pagode de Kofuku-ji et son Kokuhokan avec ses trésors qui m’ont déboîté la mâchoire inférieure comme Ashura, la tête de Bouddha Yakushi Nyorai, Kannon aux mille bras… et surtout pas de Horyu-ji, les plus vieux bâtiments en bois du monde ! Pourquoi vous parlez de ce complexe classé à l’UNESCO avec son enceinte ouest aux pavillons magnifiques ou de Daihozoin qui contient les trésors du temple ? Des trésors du VIIe siècle comme Kudara Kannon, Tamamushi no zushi qui ont fini de fracturer ma mâchoire déjà bien mise à l’épreuve la veille ?…
Non mais c’est vrai, c’est tellement tellement beau qu’on passe deux jours les yeux écarquillés et la bouche ouverte ! Pourquoi alors vous dire que je ne m’attendais pas à de tels trésors, à un tel patrimoine mondial ?

Et puis je ne vous dirai pas que ce n’est pas qu’une ville musée ! Que les balades dans le quartier de Naramachi où le temps s’est arrêté sont à faire. Qu’on y croise des gens qui vaquent à leurs occupations dans des maisons de décors de film. Qu’on peut en visiter deux, gratuitement, des machiya comme à Kyoto ou Takayama. La première, Naramachi Shiryokan museum (奈良町資料館) et son capharnaüm qui recouvre le sol, les murs et le plafond en fait un musée étonnant, celui d’un grand collectionneur de tout et de rien. La deuxième, Naramachi Koshi no ie (ならまち格子の家) où on veut se reposer pour prendre un thé dans la salle qui jouxte le jardin intérieur, où on regarde l’employée ouvrir la porte principale qui servait d’étalage au marchand qui y vivait, où on reste au premier étage pour admirer le bois couleur acajou du plancher et de la charpente…

Non, je ne vous dirai rien. Je ne vous dirai décidément rien ! Mais je vous laisserai regarder quelques photos prises pendant ces deux jours et quelques numérisations de documents récupérés à ce moment-là.


Site officiel de la ville de Nara (anglais)

7 comments

  1. Alors je ne te répondrai pas : « et pourquoi t’as pas pu passer à la maison pour une fois que tu en étais si proche? » ni même « mais bon sang de bois, t’as jamais lu mes articles sur Nara et ma lutte contre le « daims de Nara » alors qu’il s’agit de Cervus Nippon (Cerfs Sika chez les occidentaux ce qui est un pléonasme n’est-ce pas?), une espèce à part entière de cerfs! »

    Heureusement que tes photos sont magnifiques, ça va m’aider à faire passer mon désappointement! 😀

  2. Merci m’sieur.
    ha ha ! Je m’en doutais… 😉
    Sur deux jours, on n’a pas chômé… un passage à Osaka n’était pas du tout prévu. Si je me souviens de tes photos de Nara mais j’avoue que ta dissertation sur les cervidés… :mrgreen:

  3. J’adore le traitement appliqué à pas mal de photos. Faut que tu m’expliques comment tu procèdes car ca rend à mort!

  4. Merci m’sieur !
    Il s’agit en fait de plusieurs filtres superposés en calques les uns sur autres avec soit une saturation des couleurs avant un délavage pour la patine et du « bruit » avec vignetage pour finaliser les photos couleurs, soit une monochronie avec les photos de détails qui suit à peut près le même processus.

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